Les faits – La 20e conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, réunie au Pérou, a approuvé dans la nuit de samedi à dimanche les éléments de base d’un futur traité mondial sur le climat ; il devra être conclu à la conférence de Paris fin 2015. Mais les engagements combinés de tous les pays ne suffiront pas pour atteindre l’objectif affiché: limiter le réchauffement à 2° au-dessus de la température moyenne de l’ère pré-industrielle.

Désireux de transformer l’événement en succès international, François Hollande et la diplomatie française vont devoir batailler ferme pour atteindre les défis ambitieux fixés à la 21e conférence climat qui se tiendra en décembre 2015 à Paris. Au bout de quinze jours de négociations serrées, le rendez-vous de Lima, au Pérou, censé défricher le terrain, n’a pas été à la hauteur des attentes, ne débouchant dimanche que sur un accord a minima entre les 195 pays participants.

En l’état actuel, a déjà prévenu le secrétariat des Nations unies au changement climatique, les engagements combinés des uns et des autres ne suffiront pas pour atteindre l’objectif assigné à Paris Climat 2015: limiter le réchauffement à 2° Celsius au-dessus de la température moyenne de l’ère pré-industrielle. «Il restera beaucoup à faire l’an prochain», a aussi reconnu Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères.

On aura une première idée de l’ampleur de la tâche, au plus tard le 31 mars 2015, date butoir de remise des copies par chaque pays de leurs plans nationaux de lutte contre le réchauffement climatique, dans le but de constituer une base pour le futur traité, appelé à succéder au protocole de Kyoto.

La 20e conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a donné lieu à une nouvelle bataille entre pays développés et émergents. Ces derniers, à l’image de la Chine et de l’Inde parmi les plus gros pollueurs de la planète, refusent qu’on impose à leurs économies un fardeau trop lourd pour freiner le réchauffement mondial. A Lima, ils disent avoir eu gain de cause. Selon le ministre indien de l’Environnement par exemple, l’accord stipule clairement que les pays riches devront fournir un soutien aux pays en développement.

Le financement de la lutte contre le changement climatique représente aussi une composante importante de Paris Climat 2015. Et si côté français on se félicite qu’une étape ait été franchie avec la première capitalisation du Fonds vert par les pays industrialisés à hauteur d’une dizaine de milliards de dollars, la somme ne convainc pas les organisations non gouvernementales. «C’est un signal politique important mais malheureusement, ces pays ont pensé que cela les dispensait de tenir leur engagement de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour parer à la crise climatique et énergétique vécue dans les pays en développement», déplore Réseau Action Climat.

@Gillesenges