Les plus grands succès de François Ier.

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En marge des musées et des bibliothèques, les musiciens, eux aussi, se laissent gagner par la fièvre commémorative et le roi Valois mobilise les meilleures formations de musique ancienne. Diabolus in musica et l’Ensemble Clément-Janequin offrent une anthologie des œuvres sacrées de Jean Mouton, ami de Josquin des Prés passé de la chapelle d’Anne de Bretagne à celle de François Ier. Sa messe Quem dicunt homines sert d’ossature à un CD simplement titré 1515 (Bayard Musique).

Avec François Ier, musiques d’un règne (Zig-Zag Territoires), Denis Raisin Dadre, dont l’ensemble Doulce mémoire tient son nom d’un poème du roi mis en musique par Pierre Sandrin en  1538, invite à découvrir deux versants de la musique du règne : l’intimité de la ” chambre du roy ” – c’est de son règne que date ce corps de musiciens destiné à accompagner partout le monarque pour le célébrer et le divertir – et les fastes sonores déployés pour la rencontre au sommet avec Henry VIII au camp du Drap d’or en juin  1520. De quoi plonger plus avant dans l’univers du Valois, dont la Bibliothèque nationale de France n’oublie pas de présenter le goût pour la musique.

Incursions romanesquesC’est toutefois sans surprise l’édition qui est la plus présente sur le front de la commémoration. Avec quelques incursions romanesques : en attendant le texte déjanté d’Ariane Dubois, Pétage de plomb chez François Ier(Hugo &  Cie, à paraître en mai), les amateurs du roi-chevalier patienteront avec les trois premiers volumes des aventures de son maître d’hôtel Quentin du Mesnil, que Michèle Barrière complète par des recettes du temps. Après Le Sang de l’hermine et De sang et d’or, elle évoque la captivité en Espagne du roi capturé à Pavie dans Le Prisonnier de l’Alcazar (JC Lattès, 2014).

Versant historien, Jean-Marie Le Gall étudie cette même séquence dramatique dans L’Honneur perdu de François Ier, Pavie 1525 (Payot, 496 pages, 25  euros), évoquant cette annus horribilis que scelle le parjure du roi, lorsque François dénonce le traité de Madrid qu’il vient de signer avec Charles Quint au terme de sa captivité. La défaite de Pavie n’a pas effacé la victoire de Marignan comme Alésia a estompé Gergovie, et l’on remettra en perspective la victoire de septembre  1515, fort bien étudiée par Didier Le Fur (Marignan, 13-14 septembre 1515, Perrin, 2004), grâce à l’essai précis et très argumenté de Cédric Michon, dont seul le titre pèche : François Ier. Les femmes, le pouvoir et la guerre (Belin, 224 pages, 19,50  euros).

Au roi Valois, ” dernier souverain médiéval et premier souverain moderne “, on confrontera l'” essai d’histoire synchronisée ” de Nicolas Le Roux dans 1515. L’invention de la Renaissance (Armand Colin, 224 pages, 19,90  euros), qui ose, en interrogeant tous les bouleversements à l’œuvre dans les consciences comme dans la confrontation à des mondes lointains, opposer au XVIe  siècle infernal révélé par Jérôme Bosch la fable d’un ” beau XVIe  siècle “. A méditer en marge des expositions radieuses.

Philippe-Jean Catinchi