Sorti de la scabreuse affaire du ” Rubygate “, Le cavaliere a choisi Silvia Sardone, 32 ans, mère de deux enfants à l’image d’anti-bimbo, pour défendre les couleurs du parti Forza Italia à l’orée des élections régionales.
On ne se refait pas, surtout à son âge.
C’est encore entre les mains d’une femme que Silvio Berlusconi, à peine acquitté définitivement par la Cour de cassation de l’accusation de ” prostitution de mineure “, remet son sort politique. A la tête du parti Forza Italia, en constante perte de vitesse dans les sondages et promis à la défaite lors des élections régionales, le 31 mai, il a choisi comme fer de lance d’une très éventuelle reconquête Silvia Sardone, 32 ans, secrétaire de la section Forza Italia à Sesto San Giovanni, une commune proche de Florence surnommée la ” Stalingrad d’Italie ” en raison de sa propension à voter à gauche depuis la nuit des temps. Sur les plateaux de télévision, le ” nouveau visage du berlusconisme “, c’est elle. Encore une ? Encore une de ces femmes tape-à-l’oeil dont il aime s’entourer ? Un de ces météores venus de la téléréalité et destinés à y retourner après quelques pas en politique ? La chronique de ces dernières années n’en manque pas. Mais cette fois, vous n’y êtes pas. Sylvia Sardone n’est pas une bimbo plantureuse, et elle ne doit sa place ni à son tour de poitrine ni à son aptitude à s’entortiller autour d’un poteau de lap dance dans le sous-sol de la Villa San Martino à Arcore où se déroulaient les fameuses soirées ” bungabunga “. La brune Ruby Rubacuori, de son vrai nom Karima El-Mahroug, à qui Silvio Berlusconi doit une bonne part de ses ennuis actuels, était une mineure, une fugueuse en rupture à la recherche d’argent facile et de visibilité. Silvia Sardone est son contraire. Mariée, mère de deux jeunes enfants et diplômée en droit du travail de la plus prestigieuse université d’Italie – Bocconi, à Milan -, øelle est entrée en politique à l’âge de 20 ans.La rencontre entre Silvia et Silvio remonte à novembre 2014. Convoquée à la Villa Gernetto (Lombardie), une des dernières acquisitions immobilières du magnat des médias qui voulait en faire une ” université de la pensée libérale “, formant de futurs cadres du parti, Silvia Sardone a plu à Silvio Berlusconi. ” Il n’y a qu’elle qui plaît, a-t-il confié à ses collaborateurs. La blonde avec deux enfants. “ Sitôt dit, sitôt fait. Quelques semaines de media training plus tard, Silvia Sardone a fait sa première apparition dans une des très nombreuses émissions de débats politiques de la télévision italienne. Sa spécialité : cogner sur le gouvernement de Matteo Renzi sans se départir de son calme… et sans épargner son propre camp. Elle le décrit comme ” figé “, ” sans idées “, ” vieillissant “, et l’invite même à se débarrasser sans tarder des ” vieilles ganaches “. Seul Silvio Berlusconi échappe à ses critiques bien qu’il ait perdu beaucoup de sa vista et qu’il aille sur ses 79 ans. Dans un parti miné par les jalousies entre les nouveaux entrants et les vieux compagnons de route, la soudaine notoriété
de Silvia Sardone ne lui vaut pas que des amis. Un sénateur compare son ascension jusqu’au premier cercle des proches du Cavaliere à celle des jeunesses hitlériennes dont s’entourait le Führer à la fin du Reich. Rien que ça… Un autre élu ironise : ” Elle a autant de charisme qu’un délégué de classe de lycée. “ Un troisième la traite de ” Miss casting “. Sereine et ironique, elle répond : ” Ils se comportent comme des femmes trahies. “par Philippe Ridet