The Hard ProblemNicolas Sarkozy face à la question Bayrou
Trois ans après son accession au pouvoir, François Hollande a ramené la gauche à son niveau électoral le plus bas depuis près d’un quart de siècle. Il faut en effet remonter à 1992 pour retrouver un tel étiage, annonciateur de la grande dégelée subie par le PS aux législatives suivantes : seuls 57 des 275 députés sortants avaient sauvé leur siège.
Mais à l’époque, le Front national n’existait pas, ou si peu. Le voilà aujourd’hui avec près de 26 % des voix à son plus haut historique, prospérant sur les déceptions créées par la droite et sur les échecs accumulés par la gauche. Et le plus probable est que le parti de Marine Le Pen continuera à progresser. Car même si l’UMP et le centre réalisent ensemble un bon score, il ne faut pas se faire d’illusion : la dynamique est du côté du Front national. Les élections départementales étaient un rendez-vous difficile pour un parti sans ancrage local, en dépit de quoi il a réussi à se qualifier dans plus d’un canton sur deux. Et là où il n’y avait qu’un seul conseiller sortant, ils seront des dizaines à s’implanter désormais dans les territoires.
C’est peut-être d’ailleurs là le principal sujet dont devraient se préoccuper la droite et la gauche : dans les villes, dans les mairies où le FN s’est déjà installé, son score dimanche a été excellent. Pour lutter contre lui, ses adversaires politiques ont déjà essayé de le diaboliser. En vain. Ils ont aussi tenté par petites touches de l’imiter. Toujours en vain. Il leur restait l’argument de l’incapacité à gérer et à surmonter l’épreuve du réel. C’est raté : les faits démontrent qu’une fois élu, les édiles frontistes savent susciter l’adhésion d’une majorité de leurs administrés. Il faudra trouver autre chose pour les contrer, démontrer l’absurdité de leur programme économique et social, par exemple.