(Chronique Fisheye #25) Suffit-il de dénoncer la retouche pour soigner l’anorexie? Telle pourrait être l’interrogation suscitée par la loi de modernisation du système de santé, récemment entrée en vigueur en France. Destinée à prévenir l’incitation à l’extrême maigreur, celle-ci impose la mention «photographie retouchée» aux images commerciales de mannequins dont l’apparence corporelle a été modifiée afin d’affiner la silhouette.
Le message véhiculé par cette disposition risque fort de manquer sa cible. Limiter la condamnation du diktat de la minceur à la retouche encourage le malentendu. Les photographies d’actrices ou de chanteuses, à la une des magazines ou sur Instagram, qui échappent au contrôle de la loi, ont-elles moins de puissance normative que les fictions de la publicité?