Les faits – C’est la première grève générale en trois ans pour dénoncer le contenu et la méthode de la réforme du président du Conseil italien.
Dans les rues de Rome et d’une cinquantaine d’autres villes de la péninsule, ils étaient des dizaines de milliers à manifester ce vendredi. A l’appel du principal syndicat italien, la Confédération générale italienne du travail (CGIL), et de l’Union italienne du Travail (UIL), les grévistes ont protesté contre la réforme du marché du travail instaurée par Matteo Renzi.
Les travailleurs italiens ne digèrent pas non plus le fait que cette réforme vise aussi à faciliter les licenciements dans les entreprises confrontées à des difficultés économiques. Elle prévoit la création d’un nouveau contrat de travail où le niveau de protection des salariés augmenterait progressivement en fonction de leur ancienneté. En résumé, les syndicats -la CGIL revendique 6 millions d’adhérents et l’UIL 2,2 millions- estiment que le projet de Matteo Renzi fait peser l’essentiel du fardeau des réformes sur les épaules des salariés et qu’il n’aura pas d’incidence sur le retour de la croissance.
Un président décidé. Mais selon Matteo Renzi, cette réforme est indispensable à la modernisation de l’économie de son pays, qui termine péniblement son treizième trimestre consécutif de contraction. En visite en Turquie jeudi soir, le président du Conseil, surveillé de près par l’Union européenne et l’Allemagne, a dit respecter le droit de grève, tout en prévenant que les syndicats ne parviendraient pas à faire échouer la réforme.
La grève de ce vendredi, émaillée d’incidents à Milan et à Turin, a perturbé les transports publics ainsi que les hôpitaux, les écoles et les administrations dans l’ensemble de la péninsule transalpine. Selon les données de la CGIL et de l’UIL, la participation a été d’environ 50% dans les transports ferroviaire et aérien et de 70% pour les bus et le métro.