Des milliers de personnes ont manifesté au Pakistan, hier, contre la publication d’une nouvelle caricature de Mahomet par Charlie Hebdo, certains brûlant des drapeaux français ainsi que des effigies du président français et des dessinateurs de l’hebdomadaire satirique. Hafiz Saeed, fondateur de Lashkar-e-Taiba, une organisation interdite pour avoir mené des attaques en Inde, a promis aux manifestants de lancer “un mouvement contre la publication de caricatures insultantes de notre bien-aimé Prophète”. Il a appelé les commerçants pakistanais à ne plus importer de produits français et les dirigeants du pays à œuvrer en faveur de l’adoption d’une loi internationale interdisant le blasphème. Le Pakistan, deuxième pays musulman le plus peuplé du monde avec près de 200 millions d’habitants, connaît régulièrement des manifestations violentes contre la publication en Occident de vidéos, de textes ou de dessins considérés comme blasphématoires. En Afrique, au lendemain de violentes émeutes anti-Charlie,
90 personnes ont été arrêtées dimanche au Niger après une manifestation interdite de l’opposition à Niamey, qui avait donné lieu à des échauffourées entre police et participants, a annoncé le gouverneur de la capitale. Plus de 300 chrétiens se trouvaient toujours dimanche soir sous protection militaire à Zinder, deuxième ville du Niger, où de violentes manifestations contre la caricature de Charlie Hebdo ont fait cinq morts, vendredi. Des manifestations contre l’hebdomadaire ont eu lieu, le week-end, dans beaucoup d’autres pays africains (le Sénégal, la Mauritanie, le Soudan, l’Algérie, le Niger…). Au Moyen-Orient, des étudiants islamistes iraniens ont appelé à manifester, lundi, devant l’ambassade de France à Téhéran.