Les députés ont rejeté mercredi par 89 voix contre 70 des amendements visant à légaliser le suicide médicalement assisté et l’euthanasie dans le cadre de l’examen d’une proposition de loi sur la fin de vie. Le texte étudié, qui complète la loi de 2005, propose une “sédation profonde et continue” pour les patients en phase terminale, sans aller jusqu’à l’euthanasie, et rend contraignantes pour les médecins les directives anticipées laissées par les malades. Cette proposition de loi, qui est soutenue par l’UMP et le PS, est relativement consensuelle mais une centaine de députés PS, des écologistes et des radicaux de gauche estiment qu’elle ne va pas assez loin. Un amendement socialiste prévoyait ainsi que “toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander (…) à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir”. A la fin janvier, une proposition de loi écologiste allant dans ce sens avait été rejetée, seuls les groupes écologiste et des radicaux de gauche ainsi que quelques élus PS votant pour. Les deux auteurs de la proposition de loi, Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (UMP), ont appelé au rejet de cette série d’amendements et réaffirmé “l’équilibre” de leur texte issu de leur rapport présenté l’an dernier. La ministre de la santé, Marisol Touraine, a elle aussi appelé au rejet de ces amendement, estimant qu’il ne fallait “pas brusquer la société française”.