Le Likoud (droite conservatrice) de Benyamin Nétanyahou a nettement devancé mardi, lors des élections législatives anticipées, sa rivale l’Union sioniste (centre et travaillistes), menée par Isaac Herzog, que les derniers sondages donnaient pourtant favorite. Selon les résultats presque définitifs de la commission électorale – portant sur 99 % des bulletins de vote –, le Likoud obtiendrait 29 sièges, contre 24 pour l’Union sioniste, sur les 120 que compte la Knesset ; un écart supérieur aux premières projections, qui ne laisse guère planer de doute sur le nom du futur premier ministre. Benyamin Nétanyahou, dont le quatrième mandat semblait compromis à la veille du scrutin, a revendiqué la victoire dès la clôture des urnes, tandis que le dirigeant travailliste Isaac Herzog, crédité par les derniers sondages de quatre sièges d’avance, tentait de faire bonne figure en assurant que “tout reste ouvert”. “Contre toute attente : une grande victoire pour le Likoud, une grande victoire pour le camp national emmené par le Likoud, une grande victoire pour le peuple d’Israël”, a réagi le premier ministre sortant sur Twitter peu après la fermeture des bureaux de vote. Devant ses partisans en liesse, il a ensuite annoncé avoir déjà ouvert des discussions avec les dirigeants des partis d’extrême droite et des formations religieuses – dont Nafatli Benett, chef du parti ultranationaliste Foyer juif – qu’il a invités à rejoindre “sans délai” une nouvelle coalition gouvernementale. Benyamin Nétanyahou, qui a siphonné une partie des voix de ses alliés traditionnels à la faveur d’une droitisation de son discours dans les derniers jours de campagne, où il a notamment pris l’engagement ferme de s’opposer à la création d’un Etat palestinien, devra aussi s’appuyer sur le centre pour gouverner. L’attitude du parti centriste Koulanou, crédité d’une dizaine de sièges, sera déterminante. Son chef de file, Moshe Kahlon, dissident du Likoud, est très courtisé par le premier ministre, qui lui a promis le ministère des finances. |