Les faits – L’homme d’affaires franco-libanais Khalil Khater (groupe Accelis) investit 25 millions d’euros dans l’ancienne demeure du baron James de Rothschild. Avec des parrains prestigieux.
L’homme d’affaires franco-libanais Khalil Khater, patron du groupe Accelis, s’apprête à lancer une école hôtelière de classe internationale, qui ambitionne de rivaliser avec les établissements helvétiques. Le site choisi pour une ouverture à la rentrée 2015 est prestigieux : le château de Ferrières (Seine-et-Marne), construit sous le Second empire dans le style anglais pour James de Rothschild, là où s’élevait le château de l’ancien ministre de la Police Joseph Fouché, qu’il fit raser. Longtemps confié au rectorat de Paris, qui ne sut qu’en faire, le château a été cédé par le famille Rothschild à Khalil Khater, 48 ans, déjà présent dans les services hôteliers, pour en faire « Ferrières, L’Ecole de l’excellence à la française » , qui proposera des formations post-bac dans le domaine de la gastronomie, de l’hôtellerie et du luxe. Ces trois secteurs représentent 2 millions d’emplois directs et indirects alors que la France, première destination mondiale, a accueilli 84 millions de touristes étrangers l’an passé.
L’investissement est de 25 millions d’euros, réalisé par le groupe Accelis avec deux banques (CIC et BPI). Khalil Khater a mis sur pied un comité de parrainage haut de gamme, avec le chef Guy Savoy, Philippe Gombert (Relais et Châteaux), Michel Bernardaud (Comité Colbert), Philippe Bourguignon (meilleur sommelier de France), Christian Mantel (Atout France) et Stéphane Layani (Marché de Rungis).
Les premiers élèves sont attendus sur le « campus » proche de Marne-la-Vallée à la rentrée 2015. Un accord avec l’Université voisine devrait permettre de valider une licence professionnelle. Un cursus de trois ans (Bachelor) ou de cinq ans (Master) sera proposé aux élèves, avec une sortie qualifiante possible dès Bac+2. « Il ne s’agit pas seulement de former des techniciens mais des gens qui ont une culture » de l’art de vivre, de la gastronomie et du vin, indique Jean-Robert Pitte. Jusqu’à 20 mois de stages sont prévus au cours du cursus, avec l’apprentissage de jusqu’à trois langues vivantes. L’enseignement sera bilingue, français et anglais, avec des filières : francophone et international. « Tous les cours sur la gastronomie et le vin auront lieu en français, même pour les étrangers, ce qui les obligera à les mettre au niveau » poursuit Khalil Khater.
Quelques dizaines d’élèves sont attendus pour la première année, mais à terme, les promoteurs du projet visent le millier d’étudiants « en vitesse de croisière », y compris les différentes formations annexes, comme les stagiaires de l’Ecole française du Vin, qui sera adossée à Ferrières. Un restaurant d’application ouvrira au Château en même temps que l’école : « Le Baron », en référence à James de Rothschild, ainsi qu’un Bar à vin « Le Chai ».
La formation sera chère : 18.000 euros par an pour les francophones et 24.000 euros pour la filière internationale. Des bourses seront attribuées par la Fondation Ferrières et les premières promotions bénéficieront systématiquement d’une aide de 6000 euros.