Un drone américain parti d’une base turque a bombardé, mercredi, une cible du groupe Etat islamique (EI) près de Rakka, dans le nord de la Syrie. Il s’agissait de la première opération aérienne de ce type, seuls des drones de reconnaissance ayant jusqu’à présent décollé d’Inçirlik. Le Pentagone a également annoncé que des raids menés par des avions de combat étaient en préparation. “Nous assistons à l’arrivée d’avions américains avec ou sans pilote et nous lancerons prochainement, ensemble, une bataille globale contre l’EI”, a déclaré en marge d’un déplacement en Malaisie le ministre des affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu. Longtemps réticente à s’engager dans la lutte contre l’EI, la Turquie a modifié sa position après l’attentat de Suruç, qui a tué 32 personnes le 20 juillet. Ankara a alors lancé une “guerre contre le terrorisme” visant à la fois le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) – première cible des raids menés ces dernières semaines – et les combattants de l’EI. Il a notamment autorisé des avions de la coalition mise en place par Washington à utiliser ses bases aériennes. La Turquie et les Etats-Unis collaborent désormais à l’élaboration de plans visant à apporter une couverture aérienne à des rebelles syriens formés par les Américains, ainsi qu’à repousser les djihadistes d’une bande de territoire frontalière de la Turquie. La mise en œuvre d’une telle “zone de sécurité” s’avère néanmoins compliquée. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, l’EI s’est emparé, dans la nuit de mercredi à jeudi, de la ville d’Al-Qaryatayn, une position stratégique située au sud-est de Homs et reliant la cité de Palmyre à la région de Qalamoun.