Articolo tratto da Jeuneafrique par Farid Alilat Journaliste à Jeune Afrique depuis de nombreuses années, Farid Alilat est spécialiste de l’Algérie.
Le 30 juin 1998, cinq jours après l’assassinat du chanteur kabyle, Hassan Hattab, alias Abou Hamza, alors émir au GIA, revendiquait le crime en ces termes dans un communiqué remis au bureau de l’AFP à Londres : « Une unité de moudjahidines a pris pour cible l’ennemi de Dieu, Lounès Matoub, l’a tué et pris ses armes. »
Gracié dans le cadre de la politique de réconciliation nationale prônée par le président Bouteflika, Hattab est aujourd’hui libre de ses mouvements. Après s’être rendu aux autorités militaires, il a bénéficié de l’extinction de toutes les poursuites judiciaires et de toutes les condamnations engagées et prononcées contre lui par la justice algérienne.
On dira que Hattab n’ouvrait pas droit à la grâce, en vertu de l’article 16 de la charte pour la paix adoptée par référendum en septembre 2005. Cet article, en effet, exclut de la grâce « les personnes condamnés définitivement pour avoir commis ou avoir été les complices ou les instigatrices des faits de massacres collectifs, de viols ou d’utilisation d’explosifs dans les lieux publics. »
Je ne sais pas si Hattab a commis ou couvert des actes de viols. En revanche, comme émir au GIA puis chef du GSPC, il a couvert, ordonné et participé pendant plus d’une décennie à des tueries et des massacres contre des civils et des membres des services de sécurité. Il faudrait une encyclopédie pour chroniquer le voyage dans les ténèbres que cet homme a vécu et a fait subir à ses victimes.