Trésor de cinéphiles, architecture abandonnée, café torréfié… Les 7 idées de la semaine

Exposition itinérante, beau livre ou sauvignon ? Suivez les recommandations de « M Le magazine du Monde », qui goûte à tous les domaines afin de vous proposer une activité par jour.

Par  et  Publié le 08 mars 2020 à 15h30

Parcs épiques

Depuis l’avènement du tourisme automobile, les parcs naturels fascinent les Américains, qui sont de plus en plus nombreux à les visiter chaque année, au risque de mettre en péril l’équilibre précaire de ces espaces vierges. Dans l’ouvrage Parks, le photographe Brian Kelley présente une collection d’affiches, de dépliants et de cartes anciennes qui racontent un siècle de rencontres entre l’homme et la nature. Dans ce recueil esthétique et émouvant, on retrouve l’esprit de conquête qui a guidé la construction « mentale » de ce pays dont les parcs de Yellowstone ou des Everglades constituent le patrimoine, au même titre que les cathédrales et les ­châteaux en Europe.

Parks, de Brian Kelley, Standards Manual, 384 pages, 50 €.

Édifice édifiant

C’est une histoire étonnante que raconte le centre d’architecture bordelais Arc en rêve. Celle du Stadium de Vitrolles, salle de spectacle dessinée par l’architecte Rudy Ricciotti en 1990 et laissée à l’abandon depuis sa ­fermeture par la municipalité Front national, en 1998. Depuis, cet étrange cube noir attend une hypothétique renaissance… L’exposition proposera des archives d’époque, des photos, mais aussi du mobilier et des fragments de ce projet déchu devenu iconique. Le jeudi 12 mars, une conversation inaugurale entre Rudy Ricciotti et le critique Philippe Trétiack tiendra lieu de vernissage. Au-delà du cas du ­Stadium, les deux hommes discuteront de l’enjeu politique de la culture et de l’architecture.

« Le Stadium », Rudy Ricciotti, à l’Arc en rêve, 7, rue Ferrère, Bordeaux. Du 12 mars au 19 avril, conversation inaugurale le 12 mars à 18 h 30.

Cosmétique éthique

Tout l’intérêt de ce joli petit magasin du quartier Saint-Georges, à Paris, est sa sélection de produits cosmétiques naturels, absents des enseignes bio, des boutiques en ligne spécialisées et des « corners green » des grands magasins. On y déniche des marques développées par de petits et moyens producteurs, comme la maison russe 22/11, l’islandaise Ra Oils, l’indienne Purearth, l’américaine Teami ou le label d’Ibiza Shui Botanicals. Bien qu’artisanales, les productions sont présentées dans des pots, tubes et flacons à l’esthétique léchée. Pour les non-Parisiens, la fondatrice, Cécile Tall, propose sa sélection dans une boutique en ligne amenée à évoluer en fonction de ses coups de cœur.

Awesome, 49, rue Saint-Georges, Paris 9emygreenbrands.com

La crème du petit crème

Dix ans après l’inauguration de son réputé KB Coffee Roasters, dans le 9e arrondissement de Paris, Nicolas Piégay ouvre une deuxième adresse à deux pas de la place de la Bastille. Bien sûr, on y retrouve le café torréfié sur place dans un atelier ouvert, qui a fait le succès du premier établissement. Mais on y mange aussi de délectables assiettes venues du monde entier : porridge à la sauge, pancakes sucrés ou salés, naan au poulet tandoori. La déco est résolument new-yorkaise. Un comptoir de huit mètres de long occupe l’espace blanc immaculé sous la verrière, certains murs sont restés bruts et les tables se transforment rapidement en espace de travail. Les amateurs de café peuvent repartir avec un sachet bien frais estampillé KB.

Back in black, 25, rue Amelot, Paris 11e. Ouvert du lundi au vendredi de 9 heures à 17 heures et le week-end de 10 heures à 18 heures.

Cinéaste alchimiste

Claude Melki dans « Pourvu qu’on ait l’ivresse », de Jean-Daniel Pollet (1958).

Voilà qui devrait enfin élargir le cercle des admirateurs de Jean-Daniel Pollet. Alors que vingt-deux de ses films ressortent en salle en version restaurée, la Cinémathèque de Paris propose, à la suite de celle de Toulouse, une rétrospective de ce cinéaste si particulier. L’occasion d’appréhender dans sa globalité une œuvre en dehors des canons et sans compromis : depuis Pourvu qu’on ait l’ivresse (1958), premier court irrésistible où surgit la figure burlesque de Claude Melki, jusqu’à Jour après Jour (2006), son dernier film achevé par Jean-Paul Fargier, en passant évidemment par son mythique Méditerranée (1963),un essai poétique dont les images ont été tournées lors d’un voyage aux origines de notre civilisation, à travers quinze pays (et 35 000 kilomètres). Le 28 mars, la projection de cette œuvre sera suivie d’une discussion avec Philippe Sollers, qui en a signé le texte, et un autre écrivain amateur du cinéma alchimique de Pollet : Yannick Haenel.

Rétrospective Jean-Daniel Pollet, à la Cinémathèque française, 51, rue de Bercy, Paris 12e. Du 11 au 29 mars.

Flacons formateurs

Le vin est affaire de transmission et de partage. Pour apprivoiser le palais d’un jeune adulte, davantage rompu aux soirées bières et alcools forts, on peut lui proposer un blanc élu meilleur sauvignon au monde, comme la cuvée M du domaine Marionnet. Non seulement ce vin de Loire est vendu à un prix abordable, mais il ne contient quasiment pas de soufre – garanti sans maux de tête. Sans aucune complication, il fera l’unanimité grâce à sa franchise et à sa sincérité. En rouge, rien de mieux qu’un pinot noir bio de Bourgogne pour convertir un novice. Avec son côté gourmand et fruité, celui du Domaine Féry est équilibré et peut même accompagner une cuisine exotique et épicée.

Henri Marionnet, M, touraine, Blanc, 2018, 20 €. Tél. : 02-54-98-70-73.
Domaine Jean Féry, Bourgogne-Hautes-Côtes-de-Beaune, rouge, 2017, 15 €. Tél. : 03-80-21-59-60.

Design magistral

À l’occasion du centenaire de la naissance du designer Vico Magistretti, sa fondation propose une exposition itinérante, qui passe par Strasbourg et Nancy avant de gagner Berlin, Prague, Washington… « 100 ans de Magistretti » présente une série d’archives du maestro : photographies, dessins de maisons et immeubles, croquis, catalogues, mais aussi ses objets les plus emblématiques, comme la lampe Eclisse. Ingénieuse, celle-ci est composée de deux demi-sphères imbriquées et s’ouvre délicatement telle une éclipse solaire… Comme souvent chez Magistretti, derrière cette création à l’apparente simplicité, se cachent des trésors de technique et de poésie.

« 100 ans de Magistretti », à l’Institut culturel italien, 7, rue Schweighaeuser, Strasbourg. Jusqu’au 13 mars. Puis à partir du 25 mars à l’Hôtel de ville de Nancy. Entrée libre.

 

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